Il est le genre de garçons dont une équipe a besoin lorsque ça ne tourne pas aussi rond qu’elle le voudrait. Il le dit lui-même, il est un éternel optimiste et ce n’est pas le début de saison de l’équipe fanion, qu’il qualifie de “mitigé”, qui va le faire douter. Pour autant, Valentin Camoin (30 ans), gagneur, compétiteur, aussi connaisseur qu’amoureux du rugby, ne prend pas les choses à la légère avant ce match contre Chalon.
Son esprit est bien un peu encombré par les quatre défaites à l’extérieur, en particulier celle à Saint-Claude(21-20). ” ça fait “chier” car si on avait gagné là-bas, on aurait été sur une autre dynamique…” commente t-il sans aller plus loin.
“Une poule folle”
Marquer, c’est jubilatoire” (photo d’archives Léana Verrière)
Mais comme on ne peut pas revenir en arrière, il se penche sur le duel qui l’attend avec ses coéquipiers face à une équipe chalonnaise qu’il décrit ainsi: ” C’est un gros de la poule, une équipe forte en défense, qui sait bien jouer au rugby. On l’a battue deux fois la saison passée mais il faut l’oublier car dans cette poule beaucoup de choses ont changé. On le constate journée après journée où il y a plein de surprises: Meyzieu qui bat Nantua, Saint-Priest qui perd chez lui devant Rillieux, Dole qui en prend 80 à Nantua… Oui, cette poule est folle! Et puis, il n’y a plus l’effet de surprise. On est pris au sérieux, les petits Poucets, c’est fini. On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre.”
Si ce n’est qu’il n’y aura pas de match facile, d’équipe très vite décrochée comme la saison passée. Bien sûr, les deux succès de rang à la maison devant Rillieux puis Villars-les-Dombes l’ont rassuré sur le potentiel du groupe mais le capital confiance n’est pas encore à son summum:
” Je crois que les deux matches amicaux perdus, surtout le 2e (Tain-Tournon), nous ont fait un peu de mal, sachant qu’on enchaînait par trois déplacements en championnat. Honnêtement, ça m’a fait un peu cogiter.”
Afin de retrouver cette confiance qui permet au groupe de s’exprimer pleinement, rien de tel qu’un autre succès probant, comme par exemple celui obtenu face à Villars-les-Dombes (28-20). Avec un Valentin Camoin décisif au poste de centre, pour enclencher cette fameuse dynamique, avant de disputer le derby face au Puy: ” Tant qu’on n’est pas remonté au classement, il y a une forme d’appréhension. C’est à nous les lignes arrière de plus nous exprimer. Pour le moment, c’est pas trop “bandant” ce qu’on fait. On doit gommer les fautes bêtes, évitables.”
Et trouver plus souvent la terre promise, un exercice que “Valou” affectionne:” Marquer, oui, c’est jubilatoire surtout quand ça découle d’un mouvement collectif où tout le monde a mis la main à la pâte. Contre Villars, l’essai que j’inscris a rassuré tout le monde. Mais faire marquer les autres, c’est bien aussi. Après, ce que je préfère, c’est me sentir bien dans l’équipe humainement. Et c’est le cas. Je ne joue pas pour l’argent ou une quelconque renommée.”
Une histoire de famille
Chez les Camoin, le ballon ovale est une histoire de famille qui se conjugue au masculin comme au féminin. Si la Maman Christelle (ballon en main) apprécie en spectatrice les talents de ses progénitures, pour son fils Valentin (21 ans sur cette photo), ses filles Lauren et Marine, joueuses du FC Grenoble rugby, et son mari Richard, pilier renommé, la pratique du rugby a toujours été à l’ordre du jour.