Rencontre avec …Loic Devis, responsable de l’Ecole De Rugby
« Il est l’heure de passer le témoin »
Voilà dix ans déjà que Loïc Devis s’occupe d’organiser l’école de rugby du RCAB, avec beaucoup d’enthousiasme, sans compter son temps.
Un travail de suivi et de coordination organisé à la faveur de réunions avec les éducateurs, et d’information recueillies auprès des instances pour mettre en pratique les entraînements, les nouvelles règles, et diffuser les directives de la Ligue ainsi que les calendriers, soumis à de fréquents changements de programme !
S’il débuta avec les toutes jeunes pousses du club, sur les terrains des Bullieux, le voilà aujourd’hui en responsabilité des U 19, sur les installations fonctionnelles de Baudras. Plusieurs de ces rugbymen débutèrent sous sa coupe, c’est dire le travail de formation entrepris par ce sympathique quadragénaire originaire de Roanne, en collaboration étroite avec tous les éducateurs qui l’ont accompagné lors d’une décennie riche en difficultés comme en émotions fortes.
Tout en chapeautant l’EDR, Loïc Devis a toujours eu en responsabilité une équipe, et il souhaite souffler un peu, à vrai dire. Le passage de témoin va se faire tout en douceur au cours de la saison. Christophe Lagoutte, autre éducateur historique du RCAB va lui succéder en duo avec Corentin Blondel.
Il est temps de mesurer le chemin parcouru tout en évoquant les difficultés rencontrées par le club à faire gonfler les rangs des équipes de jeunes.
« En trois ans, nous avons perdu 15 à 20 % de nos effectifs jeunes en raison de la médiatisation des accidents graves survenus ces dernières années à des jeunes joueurs, qui ont mis en exergue la dangerosité de notre discipline.
FAIRE CONFIANCE AUX JEUNES
Aujourd’hui, nous comptons 46 joueurs entre 6 et 14 ans. C’est peu pour garantir l’avenir et c’est un frein à notre évolution alors que nos infrastructures, l’encadrement de nos équipes se sont largement améliorés avec des éducateurs diplômés ou en cours de formation. Nous avons obtenu notre première labellisation en 2013 et la FFR nous l’a renouvelée en 2018. Par ailleurs, nous faisons en sorte de faire connaître notre sport au travers de diverses manifestations comme le Forum des associations, la journée des copains et la Foire de Saint-Etienne. Et puis, La Loire n’est pas à proprement parler un terroir de rugby.»
La coupe du monde qui se déroule actuellement au Japon peut-elle redonner un élan à cette baisse d’intérêt pour le ballon ovale ? : « «Si la France fait un beau parcours, ça peut générer un nouveau souffle et peut être donner envie à des jeunes de nous rejoindre car le XV de France est la vitrine du rugby. De plus, les nouvelles règles en matière de plaquage sont un premier pas vers la sécurité des joueurs. Il faut absolument réaxer le rugby sur l’évitement, le jeu de passes plutôt que le combat. Le TOP 14 nous fait mal car il n’y a aucune comparaison entre le jeu pratiqué à ce niveau et celui dispensé en école de rugby. »
Malgré ces difficultés, la passion de l’ancien troisième ligne de Mably, longiligne à l’époque, est là, vivace et il attend avec impatience le début de la phase de brassage Ligue 1- Ligue 2 qui débute ce samedi après-midi à Baudras avec les U19 pour se remettre dans le bain de la compétition, avec des garçons qu’il connaît bien : « C’est quelque part une génération dorée. Des gamins qui ont grandi avec le club et y sont attachés. Aujourd’hui, deux d’entre eux ont été appelés en équipe première en Fédérale 3 (Nathan Vasseur qui y évoluait déjà la saison dernière et Victor Tinel en ce début de saison) et d’autres en réserve. J’espère qu’ils constitueront l’ossature de l’équipe fanion, d’ici trois ans.
C’est une grande satisfaction, comme de suivre le parcours de Victor Guillaumond qui a joué chez nous jusqu’à l’âge de 14 ans et évolue actuellement avec les Espoirs du FC Grenoble et l’équipe de France à 7 en U 18. Nous en sommes tous très fiers. »
Le présent, c’est le démarrage du championnat avec les U 19, après une phase de brassage en U 18 nationaux qui a tourné court avec deux défaites sans appel face à Tournon et Aubenas.
« Nous sommes dans une poule de cinq ou six équipes, on va jouer jusqu’en décembre et notre classement déterminera alors notre position dans la hiérarchie. » indique Loïc avant d’aller coacher ses ouailles.