PORTRAIT Margaux Vital , vite et bien

La rugbywoman ligérienne, qui a fait ses débuts au RCAB avant de rejoindre les rangs du LOU rugby (Lyon Olympique Universitaire), est une jeune femme bien dans sa peau. A 23 ans, elle mène en parallèle une carrière de joueuse de haut niveau, même si elle n’en a pas le statut, et des études censées la mener au professorat d’éducation physique. Un sacré challenge qu’elle relève avec beaucoup d’enthousiasme.

L’ailière du LOU évolue désormais parmi l’élite du rugby féminin et peut nourrir l’espoir de fréquenter un jour l’équipe de France A (photo fournie par Margaux Vital)

« MES FRERES ALLAIENT S’ENTRAÎNER, ALORS JE LES SUIVAIS »
Chez les Vital, le rugby est une histoire de famille. Son papa Franck fut un des premiers dirigeants du Rugby Club d’Andrézieux. Sa maman, Hélène, est aussi investie au sein du club depuis fort longtemps. Elle donne de son temps à la commission animation. Enfin ses deux frères aînés, Arnaud et Mathieu, ont pratiqué le rugby au sein du RCAB. Mathieu y fut éducateur aussi. Ce sont eux qui ont mis le pied à l’étrier à leur petite sœur. Très naturellement. Margaux résume la situation mieux que personne : « Ils allaient s’entraîner, alors je suivais ». Elle les devance ensuite, devient très vite une joueuse pleine de promesses. C’est ainsi qu’elle fait la pige à pas mal de garçons qui ont bien du mal à stopper la flèche qui file sur son aile. Ses copains de l’époque, Emmanuel Trouillet, Valentin Cerisier et Mathieu Guillaumond, qu’elle revoit toujours avec grand plaisir, sont là pour veiller sur celle qui du haut de son mètre soixante, se fait remarquer au beau milieu des garçons et finit par rejoindre les rangs de l’UFOR en cadettes afin de pouvoir disputer des matches féminins.

ELLE CONCILIE SPORT DE HAUT NIVEAU ET MASTER D’EDUCATION PHYSIQUE

L’idée qu’elle puisse se blesser ne l’effleure pas : « Gamine, je plaquais bien et je n’avais pas peur. » avoue-t-elle. A ce moment-là, le rugby féminin commence à sortir de l’anonymat et son talent va vite susciter les convoitises des gros clubs français. Approchée par Montpellier, elle va finalement choisir de rejoindre Lyon pour ne pas trop s’éloigner de sa famille, avoir des chances de jouer et poursuivre ses études. « Lyon évoluait en Elite 2 et nous sommes montées en fin de saison dernière en Elite 1. » Une espèce de TOP 14 au féminin, même s’il y a deux poules chez les filles. Un niveau qu’elle goûte désormais, en faisant en sorte de gérer de front ses deux activités. L’affaire n’est pas simple : «  C’est difficile de concilier les deux car il y a des attentes de la part du club. Nous nous entraînons quatre fois par semaine. En même temps, j’ai des partielles pour mon master de professeur d’éducation physique en mars. Je dois préparer mon avenir. » Ces journées bien remplies, sans temps mort ne lui laissent que peu de temps pour se ressourcer auprès de sa famille. C’est arrivé ce week-end où le championnat faisait relâche. Elle se permet également de temps à autre un petit passage à Baudras pour y revoir des gens qu’elles apprécient, elle qui fut la coqueluche du club avant d’en être une ambassadrice de choix. Margaux, qui a déjà porté le maillot frappé du Coq en moins de 18 ans et moins de 20 ans, rêve comme tout athlète ambitieux d’aller encore plus haut. Une vilaine blessure à l’ischio-jambier l’a freinée dans sa progression au niveau international mais ce serait mal la connaître de penser qu’elle a tiré un trait sur ses ambitions. En tout cas, au RCAB, tout le monde va suivre cela de près…

Margaux en compagnie de sa maman Hélène, bénévole du club et première supportrice de sa fille lors d’un match au stade Baudras (photo Léana Verrière)