Fédérale 2: debrief d’une défaite plus que frustrante

Vincent Renaudier, un peu isolé au milieu d’une nuée de joueurs adverses (photo Léana Verrière)

Pour mieux comprendre la frustration, la colère, l’incompréhension qui se sont emparées du staff andrézien à la fin de la rencontre de dimanche face à Lons-le-Saunier, il faudrait pouvoir revoir cette mêlée avec introduction pour le RCAB, au bout de laquelle l’arbitre M. Vianney Giraud a accordé un essai à l’équipe de Lons-le-Saunier, elle-même surprise d’une décision qui lui a permis de revenir au score, avant que les deux points de la transformation, réussie, ne lui offre le gain de la victoire (28-27). On jouait alors le temps additionnel. La mêlée adverse poussa bien au-delà des 1,5 mètres autorisés à ce niveau, emportant tout sur son passage. Le directeur de jeu n’en tint pas compte, s’étonnant qu’on lui rappelle cette règle élémentaire après coup. Maxime Sery étant parvenu à aplatir dans son en-but lui le fit remarquer sans que cela influe sur la décision d’accorder l’essai aux Lédoniens.
Après la rencontre, ses arguments pour expliquer son choix furent changeantes selon les interlocuteurs, semant un peu plus le trouble et le désarroi dans les rangs du RCAB. On conclura en disant que l’erreur est humaine, même si en l’occurrence elle fut grossière.
” Je suis dubitatif par rapport à l’arbitrage. Je ne veux pas remettre en cause l’intégrité morale de l’arbitre qui a ensuite reconnu son erreur. Mais il s’est trompé sur une règle basique. Les mecs d’en face nous ont enfoncés dans notre en-but sans être pénalisés, c’est difficile à accepter! Mais un arbitre qui fait n’importe quoi, ça peut arriver aussi” commente Clément Vidal.

“On fait trop de cadeaux à l’adversaire”

Cela dit, des erreurs, les joueurs du RCAB en ont fait également. Le coach en convient, sans toutes ces maladresses, choix de jeu hasardeux et avec un respect des consignes plus grand, ses garçons auraient pu s’éviter un dénouement aussi cruel: ” En première mi-temps en particulier, on a fait pas mal de mauvais choix. On attendait beaucoup mieux des garçons qui n’ont pas appliqué ce que nous avions prévu de faire. C’est miraculeux que l’on mène au score à la pause. Mais tout en faisant un non-match, on menait de 6 points dans le temps additionnel. On a eu les moyens de tuer le match en deuxième mi-temps mais on est retombé dans nos travers avec toutes ces erreurs individuelles qui nous plombent et nous empêchent de prendre le large. On fait trop de cadeaux à l’adversaire, c’est un problème récurrent depuis le début de saison. L’implication n’est pas suffisante parfois. Les attitudes différentes d’un match à l’autre. A un moment donné, un entraîneur devient impuissant face à une telle situation. C’était un quitte ou double pour Lons. Une défaite leur aurait fait mal. Ils ont montré qu’ils avaient plus besoin d’une victoire que nous. C’est dommage. ”
Le RCAB, qui rappelons-le, a disputé pour l’heure cinq de ses sept matches loin de ses bases, aura le grand plaisir de retrouver son fief de Baudras dimanche après-midi. L’occasion de renouer avec un public de plus en plus fidèle et passionné qui s’est fait entendre à l’extérieur et piaffe d’impatience de voir son équipe à l’oeuvre “at home”.

Fédérale B: turnover payant pour la réserve

Le discours musclé des coaches durant la pause, ici Sébastien Comte au centre, a remis le groupe en selle. En deuxième mi-temps, le RCAB a inscrit 17 points! (photo Léana Verrière)

Les hommes de Laurent Boigne et Sébastien Comte n’ont pas passé une après-midi tranquille en lever de rideau face à des adversaires qu’ils ont d’abord dominés copieusement sans concrétiser, avant de les laisser s’enhardir pour être menés à la pause, faute d’avoir mis l’agressivité nécessaire dans les rucks et de la justesse au moment de conclure. Heureusement, le turnover initié par les coaches en seconde période a remis l’équipe dans le sens de la marche et de l’en-but adverse. Malgré une fin de partie houleuse, durant laquelle le directeur de jeu a eu beaucoup de mal à calmer les ardeurs des acteurs, la Fédérale B a récolté les fruits de sa débauche d’énergie, poursuivant son beau parcours dans le haut du tableau.