C’est sûrement dans ses gênes, car déjà très jeune, dans les rangs de l’école de rugby du RCAB, il allait de l’avant, prenait les devants dans les bons comme les mauvais moments. Brice Meyer, du haut de ses 22 ans, est aujourd’hui le capitaine de l’équipe fanion au poste de 3e ligne. Sa prise de fonction date du milieu de la saison dernière et au sein du groupe senior, elle a été acceptée à l’unanimité. ” ça s’est passé un soir d’entraînement. Quand le coach a annoncé l’équipe, il a ajouté que ce serait moi le capitaine. Je n’étais pas là ce soir-là. Il a dit qu’il fallait penser à l’avenir. Adrien (Tronchet) était alors le capitaine et j’ai pris le relais. Même s’il reste un pilier de l’équipe.
J’avoue que j’avais un peu d’appréhension, d’avoir à gérer des gars plus âgés. Dans les discussions, tu dois tenir compte des personnalités. Bouger le groupe, le motiver, c’est comme cela que je vois le rôle de capitaine. Je me définis plutôt comme un leader dans le jeu. Tu dois être exemplaire pour être crédible.”
Exemplaire, il l’est depuis le début de la saison, et pas seulement parce qu’il a inscrit deux essais. Il savait que l’entame serait rude, en raison d’un calendrier périlleux, avec trois déplacements d’affilée: ” C’était un gros bloc. On a démarré à Saint-Claude où on ne savait pas trop à quoi s’attendre. On a joué une mi-temps sur les deux. C’est un match qu’on aurait dû gagner même si on ne crache pas sur le point de bonus qu’on a ramené. Ensuite, Le Creusot, ça a été compliqué, on a été mis à mal physiquement.
Et contre Saint-Priest, on a alterné temps forts, temps faibles. Il y a toujours eu un petit grain de sable pour nous compliquer les choses: un carton jaune qui nous met en infériorité numérique, une faute bête ici ou là et puis, cette incapacité à gérer nos débuts de seconde mi-temps. On doit bosser sur ça, mieux se canaliser.
“On se doit de jouer pour tout un club.”
Si on y ajoute les deux matches amicaux perdus, ça fait cinq défaites de rang. Au niveau du moral, ce n’est pas facile. Cela dit, il y a du positif. On a réussi à imposer à nos adversaires des temps de jeu, en mettant du rythme. On sait qu’on a du potentiel mais on doit se montrer plus constants.”
Le retour à Baudras ce dimanche après-midi peut-il contribuer à “faire avancer les choses” comme le souhaite ardemment tout un club?
En tous cas, la motivation se lit sur le visage de Brice: ” On est très motivés à l’idée de retrouver notre public et de rendre heureux tous ceux qui nous accompagnent, y compris à l’extérieur. C’est une journée spéciale avec l’inauguration. Il y a quelque chose de bien à faire. Retrouver cette dynamique de victoires. Il faut faire comprendre à nos adversaires que ce sera difficile encore cette saison de venir jouer à Baudras. On se doit de jouer pour tout un club.”
Quel message a t-il envie de faire passer avant ses retrouvailles avec Baudras? “On retrouve notre stade et on veut marquer le coup. Se remettre la tête à l’endroit. Il faut croire en notre potentiel et moi, j’y crois fermement!”
Son avis sur la coupe du monde
” C’est une chance de s’être retrouvé au coeur de l’évènement, avec des matches à Saint-Etienne et Lyon. Le match le plus prenant que j’ai vu pour le moment, c’est Australie-Fidji. Il y a eu du suspense, une sacrée ambiance. Ces Fidjiens, c’est des monstres! Ce week-end, il y a deux finales en même temps. Deux gros risquent de sortir. Les Sud-Africains, on les a déjà battus mais ils sont impressionnants. Je vois bien une finale France-Irlande.”