RCAB – Tarare

Adrien Tronchet : « Plus rien laisser filer à domicile »

Le capitaine de l’équipe fanion du RCAB a fait son retour dans le quinze type contre Saint-Savin ,
après une blessure à l’épaule qui l’a empêché d’être fidèle à son poste de 3e ligne aile durant quatre
matches. Du haut de ses 37 ans, et d’une expérience affirmée, il nous confie son analyse d’une saison
qu’il admet « compliquée »
Lorsqu’on s’est renseigné auprès d’un journaliste stéphanois qui l’a connu lorsqu’il portait le maillot du
CASE, du temps où le club stéphanois tenait le haut du pavé, celui-ci nous a simplement dit : « Tronchet,
c’est un 3e ligne aile de grand talent, et sympa en plus ! »

Son histoire avec le rugby n’est pas commune : « J’y suis venu tardivement, à 21 ans. Ce qui me plaisait,
c’était l’aviron que je pratiquais au Vigie Mouette. Mais lorsque je suis arrivé à Limoges pour mes études,
il n’y avait pas de club et des copains m’ont amené au rugby. J’ai pris mon pied. Et voilà. »
Le natif d’Unieux a donc joué au CASE, au plus haut niveau fédéral, avant donc de poursuivre sa carrière
au RCAB, où il est très apprécié pour ses qualités rugbystiques et humaines.
Vendredi soir, il a bien voulu analyser la situation épineuse dans laquelle se trouve l’équipe fanion depuis
le début de la saison : « C’est très compliqué parce qu’on a eu du mal à se lancer, on a connu des
déconvenues dès le début du championnat. On n’arrive pas à être constants. On a perdu un peu de
confiance. Quand on est au creux de la vague, c’est plus difficile. Il faut arriver à se remobiliser mais ce
n’est pas évident car on a une équipe jeune, qui n’a pas trop d’expérience pour faire face à cette
situation. »
Pragmatique, il le dit haut et fort : « Là, c’est l’opération maintien ! On avait des ambitions mais quand on
est avant-dernier, on est bien obligé de les revoir à la baisse. » Son constat, en forme de mise au point, sur
les lacunes de l’effectif sont tout aussi lucides. : « On n’est pas performants, pas assez constants. Ça va
de l’assiduité aux entraînements à ce que l’on met dans les matches. Pour le niveau de Fédérale 3, on
n’est pas assez exigeants avec nous-mêmes. On ne se rend pas compte de l’implication qu’il faut y mettre.
Il faut que les gens soient là, que l’on travaille correctement. Parfois, ça rigole. Bien sûr, on n’est pas en Top 14. Il faut savoir déconner. Mais parfois, aux entraînements, il y a trop de déchet. Dans ces moments-là, il faut être sérieux. On manque de maturité. »

Adrien Tronchet en compagnie de son fils Baptiste, mordu de rugby lui aussi (photo
Léana Verrière)

« ON EST SOUS PRESSION TOUT LE TEMPS »

Quant aux remèdes, il n’y en a pas de miracle : « La poule est difficile. Quand vous avez un promu
comme le Servette de Genève, ça montre à quel point le niveau est relevé. Maintenant, il faut se mobiliser
pour arriver à se sauver le plus vite possible. On a connu deux victoires contre Cusset et Saint-Savin qui
nous ont donné une petite bouffée d’oxygène mais on a rechuté contre Givors.
Sur le coup, il n’y avait pas photo. Ils nous ont surclassés dans l’envie, l’engagement. On n’y était pas. »
Le match contre Tarare arrive et le message du capitaine est clair : « Mentalement, il faudra être à 200 %,
prendre conscience que là, c’est l’avenir de tout le club qui est en jeu. Toute une structure, des emplois…
Ce n’est pas facile à vivre. On est sous pression tout le temps. »
Le défi est de taille car Tarare est une équipe de combat : « On joue bien mais quand on nous met un peu
d’agressivité, sur les phases de rucks, on n’y est pas assez. Ce sera un point à gommer. Mais, à la maison,
en général, il n’y a pas de souci. On ne doit plus rien laisser filer. Ce n’est plus possible. »