Fédérale 2 féminine: grande première à Baudras pour les Jarjilles du RCAB

Pierre Meyer et Alexis Cerisier en pleine préparation de la séance jeudi soir à Baudras. (photo Yves Verrière)

Sara et Diva, les deux jeunes Transalpines qui ont rejoint les rangs des Jarjilles, ont fait excellente impression. (photo Yves Verrière)

Jeudi soir, sous les lumières du stade Baudras, une vingtaine de joueuses du RCAB s’échauffent sous l’oeil attentif des coaches Pierre Meyer et Alexis Cerisier, qui sont concentrés sur le programme de ce dernier entraînement avant la grande première à domicile, dimanche après-midi (15h), face au Stade Aurillacois.
Concentrées, les filles le sont aussi. Leurs discussions résonnent dans l’enceinte vide en cette fraîche soirée du 11 novembre.
Puis, elles forment un cercle, écoutent le discours de leur entraîneur. Pierre Meyer le termine en prononçant le mot plaisir. Un sentiment que les Jarjilles espèrent bien partager avec leur public sur la pelouse où elles prennent leurs marques, ce soir.
Emmitouflé dans plusieurs couches de polaire, coiffé d’un bonnet, Alexis Cerisier est aussi impatient de se retrouver sur le banc. Un banc qu’il connaît bien pour l’avoir occupé souvent, à la tête de quasiment toutes les équipes de jeunes du club. C’est en transmettant qu’il vit sa passion du rugby, après y avoir pas mal joué.
L’idée de tenter une nouvelle expérience auprès des filles l’a vite intéressé : « Je me sens très bien dans ce rôle-là. D’abord parce que je ne suis pas arrivé en terrain inconnu. Je connais bien quelques-unes des joueuses emblématiques comme Célie, Margaux, Panda (Amélie Gibert) et puis Florie aussi avec laquelle j’ai entraîné plusieurs saisons chez les jeunes. Un jour, elle m’a dit : «  Ce serait bien que tu sois mon coach avant que j’arrête de jouer ». En plus, le staff est assez élargi avec Pierre (Meyer), Eddy (Mathieu) et Jean-Yves (Denis)) qui devrait nous rejoindre. On se répartit bien les tâches.

Un groupe compétitif avec des profils différents

Jusqu’à présent, les Jarjilles avaient vécu un peu en marge du club, c’était une équipe à part. L’idée de les intégrer pleinement à un projet, de créer une structure pour les accompagner dans le but de construire une équipe solide m’a emballé. »
Les premiers pas des représentantes du rugby andrézien n’ont pas freiné son enthousiasme, bien au contraire. De deux déplacements périlleux, le premier à Ampuis (7-32), fief du rugby régional, le second à Nevers (10-14), les Jarjilles ont ramené deux succès. Ceux-ci n’ont fait que confirmer la belle impression laissée en interne :
« On a été assez surpris, au-delà même de nos espérances, en particulier de la vitesse à laquelle elles ont progressé en quelques semaines. Sans doute que notre succès à Clermont-Plaine en amical leur a donné confiance. » estime Alexis Cerisier.
Cette évolution tient aussi à la consistance d’un effectif qui a pris du volume en quantité comme en qualité : « Au départ, on avait une ossature d’une douzaine de filles, qui avaient évolué à 10 les saisons précédentes. Là, on a 34 licenciées dont les trois quarts sont très compétitives. Le bouche à oreille a bien fonctionné au niveau du recrutement, les réseaux sociaux également et on a eu la chance de faire quelques bonnes pioches. »
Deux jeunes Italiennes, Sara et Diva, ont rejoint le groupe. Ce sont deux joueuses aguerries qui ont évolué à un bon niveau de l’autre côté des Alpes. L’une est 3e ligne aile, l’autre demi de mêlée. Une autre recrue, Ophélie, qui jouait au football, a voulu goûter au ballon ovale. Ses capacités à buter impressionnent ses coaches. «  Quand on l’a vu buter de 40 mètres sans broncher… »
De fil en aiguille donc, un effectif consistant mais aussi perfectible et à l’écoute s’est créé : « Les filles progressent très vite. Elle veulent comprendre ce qu’elles font, demandent des explications. Il faut de l’argumentaire pour les convaincre. On peut aller vers plus d’exigence. » sourit Alexis.

Proposer un jeu cohérent et plaisant

Le courant a l’air de bien passer entre des filles « qui se prennent en charge » et un staff où chacun a un rôle bien défini. Pierre Meyer dans le domaine technique, accompagné d’Alexis Cerisier, qui met de l’huile dans les rouages, avec son sens de la pédagogie et sa perception du jeu, tandis qu’Eddy Mathieu, le « papa » du staff veille à la bonne organisation matérielle et administrative du groupe.
Un groupe qui grandit vite mais entend gravir les échelons avec autant d’humilité que d’ambition.
«  Si on remporte nos deux prochains matches, on ne sera pas loin d’une qualification pour la 2e phase. Cela dit, ce qui nous importe avant tout, c’est de proposer un jeu cohérent et plaisant, un peu comme les garçons. On a les moyens de bien faire avec divers profils intéressants : des filles qui ont du gabarit, des meneuses. Margaux Vital (joueuse du LOU, qui a débuté au RCAB et possède une double licence) nous apporte beaucoup. Elle fait jouer les autres et est très appréciée. En somme, on a de quoi voyager. »
Pour l’heure, l’objectif est de se défaire d’une équipe aurillacoise dont Alexis Cerisier nous avoue ne pas avoir cherché à connaître les caractéristiques : « Je ne suis pas très curieux de l’adversaire. On essaie de jouer, de mettre notre jeu en place. » L’affaire est en bonne voie.

Le groupe des Jarjilles fera sa première apparition à Baudras ce dimanche après-midi (photo Mathys Verrière)