Matthieu Llari les a vus de près
en 2001
On est le 24 novembre 2001 et parmi les ramasseurs de balle du match qui oppose en test-match l’équipe de France de rugby à la sélection des Fidji, dans un stade Geoffroy-Guichard bien rempli (plus de 33 000 spectateurs), figure un jeune cadet du CASE rugby, du nom de Matthieu Llari.
Dix neuf ans plus tard, à quelques jours près, l’entraîneur des lignes arrière du RCAB est toujours passionné de rugby, supporter des Bleus et en admiration devant les phénomènes du Pacifique.
Les souvenirs de ce match amical remporté largement par le XV de France (77-10) remontent très facilement à la surface : « J’avais été retenu parmi la dizaine de joueurs de la catégorie cadets de l’entente Loire Sud. Les organisateurs avaient choisi des cadets car il fallait des gars, ni trop petits ni trop grands. On s’était changé sous la tribune Henri-Point. On avait revêtu des tenues fournies par la Société Générale (partenaire historique de l’équipe de France de rugby) et on avait récupéré quelques ballons de match. Alors, c’est un souvenir inoubliable bien sûr. Je me rappelle aussi qu’il faisait très froid ce jour-là et qu’on avait mis trois couches de vêtements pour supporter la température glaciale » ajoute t-il, enthousiaste.
A l’époque, les Fidjiens suscitaient déjà la curiosité, de par leur jeu spectaculaire et leur impressionnant physique : « Ils me paraissaient immenses. Il y avait quelques vedettes comme Serevi le capitaine, le demi d’ouverture Tyrone Litlle et quelques autres artistes » mais évidemment le jeune Matthieu et ses copains n’avaient d’yeux que pour les joueurs au maillot frappé du coq gaulois.
En plus, ce coquin de Matthieu avait choisi un endroit stratégique pour ne rien manquer des faits et gestes des acteurs de cette rencontre : « Je me suis retrouvé juste devant le couloir d’entrée des joueurs et donc près du banc de touche où il y avait Rougerie, Jeanjan, Michalak. J’avais été impressionné de me trouver si près d’eux, ils étaient décontractés, rigolaient, certains m’avaient parlé pendant le match. J’en ai pris plein la vue. »
Il foule la pelouse de Geoffroy-Guichard
après chaque essai et passe à la télé
Et cerise sur le gâteau, Mathhieu va fouler plusieurs fois la pelouse pour apporter un nouveau ballon au centre du terrain après chaque essai marqué et la France en avait inscrit douze ce jour-là! Et puis, moment de gloire suprême: on le verra à la télé lors du résumé du match!
Du coup, il se faisait une fête de retourner à Geoffroy-Guichard, où il aime bien aller de temps à autre encourager les Verts, avant que le Covid ne fasse des siennes dans notre région et que ce premier match de l’Autumn nations Cup des Bleus de Fabien Galthié et Raphaël Ibanez, l’un capitaine de l’équipe de France, l’un présent en première ligne ce fameux 24 novembre 2001, soit déplacé à Vannes, puis carrément annulé pour cause de Covid dans les rangs fidjiens.
Une déception atténuée par la présence des joueurs du Pacifique sur le sol andrézien, au stade Baudras, où ils s’entraînent depuis une semaine. Matthieu Llari, qui fait partie des rares personnes à pouvoir assister aux séances, apprécie ce privilège à sa juste valeur. A quelques jours du rendez-vous avec la France, il estimait que les Fidji serait un adversaire coriace : « Ils vont nous poser de problèmes car ils ont l’une des meilleures ligne de trois-quarts du monde. Peut-être que leur petit point faible, c’est la charnière. Et devant, je crois que la France a plus d’arguments. »
A l’observation de la préparation du match de dimanche, le coach Llari trouve que les choses ont beaucoup changé depuis 2001 : « Le staff des Fidji est très bien organisé, il y a des entraîneurs spécifiques dans chaque domaine et les séances sont très structurées, rythmées. Tous ces joueurs sont capables de monter le curseur de l’intensité. Ils gardent ce côté un peu cool et c’est tant mieux. Je parie sur une victoire française mais ce ne sera pas un match facile. Je me rappelle qu’on a perdu notre dernier match contre les Fidji (en novembre 2018 au stade de France (14-21) » La revanche n’aura donc pas lieu.