Fratrie de rugby 2e épisode : les Pandraud, sacré duo de jumeaux!

Jean-Marie et Antoine Pandraud: l’idée d’une certaine joie de vivre et de jouer au rugby. (photo Léana Verrière)

C’est comme si ces deux garçons du signe du Lion, nés le 6 août 1998, avaient l’art de se diffuser mutuellement des ondes positives. Dès lors qu’ils sont côte à côte, leur gémellité s’affiche au grand jour, autant par leur ressemblance indiscutable (pas facile de mener une interview dans ces conditions) que par une complicité vivace. Ils sont arrivés le sourire aux lèvres au club-house du RCAB ce vendredi soir et ont pris place l’un à côté de l’autre, comme inséparables, pour se prêter au jeu de l’interview.
Leurs regards l’un vers l’autre traduisent bien l’amour qu’ils se portent et l’humour affleurent de leurs sourires. Celui d’un duo de jumeaux qui fait le bonheur de l’équipe fanion du RCAB depuis plusieurs années déjà.

Clément Vidal, le mentor

Antoine et Jean-Marie en compagnie de Clément Vidal lorsque les jumeaux portaient les couleurs du CASE lors de leur première saison en seniors. (photo Bernard Oblette RCSE)

Clément Vidal, le coach de l’équipe fanion, que les deux frangins surnomment affectueusement « Mazam » au nom d’un vrai lien d’amitié, a joué un grand rôle dans leur arrivée au club. « C’est grâce à lui et parce que c’est lui qui nous l’a demandé qu’on est là.» confirment-ils.
La belle histoire est née lorsque les deux mômes, alors âgés de 13 ans, ont rejoint les rangs du CASE rugby où officiait déjà Clément Vidal en tant qu’éducateur des équipes de jeunes. Il a joué le rôle du mentor : «  C’était de bons gars » se souvient le coach qui va accompagner leur progression jusqu’à ce qu’ils rejoignent les rangs des seniors. Le club stéphanois est alors devenu le RCSE et Clément Vidal a rejoint le RCAB. Il va inviter les jumeaux à rejoindre les rangs andréziens pour y démontrer d’indéniables qualités intrinsèques, y perfectionner un jeu fait d’élégance et de créativité, de vitesse et d’explosivité.
Antoine au poste d’arrière « parce qu’il a toujours aimé jouer à ce poste où il a un regard sur le jeu dans son ensemble. » Jean-Marie vient y mettre un petit bémol, se rappelant que son frère «  a joué à l’ouverture parfois » ajoutant avec malice « qu’ils se comprenaient bien lorsqu’ils formaient la charnière mais qu’en revanche, leurs coéquipiers avaient un peu plus de mal car Antoine et moi avions tendance à sortir du cadre. »
Antoine va donc définitivement se fixer à l’arrière, même s’il s’est essayé à l’aile ou au centre, et Jean-Marie à la mêlée « au coeur du jeu », avouant son incapacité à jouer ailleurs : « En 13, j’étais catastrophique ». Tout cela sur la base d’un principe immuable : jouer ensemble.
Les exceptions à la règle sont très peu nombreuses et remontent à une période où Antoine suivait le cursus d’Erasmus en Norvège ou en Lituanie, loin de son « brother ». Quelquefois, Jean-Marie s’est trouvé sur le banc et Antoine titulaire. Sinon, jamais l’un sans l’autre. Comme une nécessité presque absolue, un impératif à leur équilibre affectif et à leur performance. On pourrait appeler ça, l’émulation gémellaire.

“Rugby champagne et relance de parking”

S’ils sont deux au sein du groupe, en vérité les Pandraud ne font qu’un . Au point d’avoir rendu fou un de leurs adversaires lors d’un match à Ampuis, où le gars en question crut avoir plaqué deux fois le même Pandraud à deux endroits distincts du terrain en l’espace d’un instant. « Le joueur d’Ampuis m’a d’abord mis un timbre (un gros plaquage) puis un autre à mon frère dans la foulée en pensant que c’est le même mec qu’il avait plaqué auparavant. Il ne comprenait pas comment il avait pu se déplacer aussi vite d’un endroit à l’autre du terrain » en rigole Antoine. Qui redevient un tantinet sérieux au moment de dresser le portrait rugbystique de son frère :
« Jean-Marie, c’est le rugby champagne, le hourra rugby ! C’est un amoureux du beau rugby, il aime tenter » s’enthousiasme t-il. “JM” lui renvoie la balle (ovale) d’une expression imagée : « Lui, c’est un amoureux de la relance de parking » – à savoir qu’elle s’accompagne d’une prise de risque pas toujours mesurée – « un adepte du rugby d’évitement, de créativité »
Clément Vidal est aussi dithyrambique sur ses poulains, sans oublier de pointer leurs petits points faibles : « Les deux sont des joueurs élégants. ultra efficaces, investis, fiables, qui font 90 % de bons choix. Antoine est très bon dans les temps forts mais doit bosser son jeu au pied qui est encore irrégulier. Quant à Jean-Marie, il est plus foufou. C’est un créatif qui doit apprendre à gérer les temps faibles de l’équipe. »
De ses compliments et remarques, Antoine et Jean-Marie en débattent entre eux mais l’analyse ne serait pas tout à fait complète sans l’avis « souvent bienveillant » de leur père Hervé, spectateur de leurs matches et premier supporter de ses rejetons. « On a progressé grâce à ça. C’est bien d’avoir un avis extérieur. »
On l’a compris, jouer sérieusement en y ajoutant une dose de folie, parfois d’improvisation, fait partie de l’ADN des deux frangins qui se réjouissent de jouer dans l’équipe « dont il rêvait, pleine de promesses, dans un club de plus en plus structuré où l’ambiance du groupe senior, auquel les jeunes ont beaucoup apporté, est extra.»
En matière de promesses, les frères Pandraud ont tenu la leur. C’était avant le match contre Saint-Savin : « C’est un tournant à bien négocier. On n’a pas le droit de le perdre. On évolue à chaque match et on doit continuer. » avaient-ils dit. Eux et leurs coéquipiers ont fait ce qu’il fallait pour relever le défi et faire perdurer l’idée que le RCAB a décidément un gros coup à jouer dans ce championnat. Avec dans ses rangs, un sacré duo de jumeaux!

Antoine le finisseur

Antoine dans ses oeuvres. Une fois parti dans une longue chevauchée, difficile de le rattraper! (photo Léana Verrière)

Des deux frangins, Antoine est celui
qui se trouve le plus souvent à la finition.

A tel point même qu’il est pour l’heure
le meilleur marqueur d’essais de l’équipe

avec 6 réalisations dont un doublé contre Givors!
Bastien Demas le suit de près avec 5 essais inscrits.
Quant à son frère Jean-Marie, il se contente de 2 réalisations.