Fédérale 3 : une victoire retentissante contre Le Puy, mais pas d’euphorie

Les joueurs du RCAB ne cachent pas leur plaisir à la fin du match, remerciés par un public qui a apprécié leur prestation collective (photo Léana Verrière)

Douze points d’écart, trois essais de belle facture, une chaude ambiance et des supporters ravis du spectacle proposé, les rugbymen du RCAB ont mis tous les ingrédients dimanche après-midi face au leader ponot. Ils ont à nouveau séduit un public qui les a chaudement applaudis après la rencontre.
Ceci étant, si la troisième mi-temps a été animée et festive, auparavant, Clément Vidal, le coach andrézien n’avait pas manqué de dire à ses joueurs que aussi belle soit telle, cette victoire n’était pas une fin en soi, qu’il ne devait pas y avoir de place pour l’euphorie. Dès le lendemain, le coach s’est astreint à visionner ce match qui a confirmé les progrès de son groupe et ce mardi matin, il est prêt à en reparler avec un sentiment de satisfaction bien légitime.

« On n’a rien fait »

Mais pas question de fanfaronner, bien au contraire : c’est avec un « On n’a rien fait » qu’il entame la conversation, comme pour nous faire bien comprendre qu’il est inutile d’aller trop loin dans les louanges. Certes, son équipe et celle de son précieux adjoint Matthieu Llari a terrassé le leader (31-19) mais le technicien sait très bien où un excès de confiance pourrait mener son groupe : « C’est une grosse performance, on a félicité les gars de leur prestation mais on ne s’est pas qualifié pour une phase finale du championnat de France. Si on se laisse griser, on se plantera contre Givors. » L’avertissement n’est pas feint, il l’avait lancé avant la confrontation avec le CO Le Puy.
Maintenant que son équipe a franchi une nouvelle étape dans sa progression en mettant les Ponots au pli, donnant à la dynamique actuelle une plus grande consistance, il est malgré tout bien obligé de reconnaître ce que le film du match a montré : « Je ne dis pas que j’ai senti l’équipe intouchable mais en tout état de cause, on est difficile à manoeuvrer.
J’ai eu le sentiment que pas grand-chose ne pouvait nous arriver. Les gars étaient sereins, assez sûrs de leur sujet. Bien sûr, il y a toujours des choses à améliorer, on peut faire encore plus, être plus précis sur certains détails. Je sais que le potentiel équipe que j’ai à ma disposition n’a pas encore donné sa pleine mesure. On est consistants dans le jeu parce qu’il y a du travail derrière tout ça et des résultats qui donnent confiance. Quand tu es sûr de toi et de tes partenaires, ça aide. » « Le feeling entre les cadres qui jouent leur rôle et s’appuient sur leur expérience  et des soldats et des minots qui s’y filent  compte aussi » est une autre explication à cette première moitié de saison encourageante, pour ne pas dire emballante.

« Si tu ne bosses pas, tu n’existes pas »

Partant du principe qu’à « cesser de vouloir être meilleur, tu t’arrêtes d’être bon », Clément Vidal se refuse pourtant à tirer des plans sur la comète : « Tout peut être remis en cause du jour au lendemain si on ne fait pas les efforts. Il n’est pas question de s’arrêter. On est en confiance, mais si tu ne bosses pas, tu n’existes pas. » Toute cette semaine, ce sera le message diffusé aux joueurs avant de recevoir la lanterne rouge, Givors. Face au premier ou au dernier, le discours ne change pas. Personne ne s’en plaindra…