Fédérale 3: portrait d’Eric Grisel, 3e ligne aile

Il est arrivé sans faire de bruit, même s’il est loin d’être un inconnu au sein du petit monde de l’ovalie régionale. En revanche, ses prestations ont vite fait parler de lui. Eric Grisel, 27 ans, troisième ligne aile, même s’il s’essaya plus jeune au centre – « mais je manquais de vitesse et de technique rigole t-il » – est l’un des hommes forts de ce début de saison.
Professeur d’éducation physique, en poste à Vénissieux, il a d’abord enseigné en région parisienne. Après avoir fait un break d’une saison, il a rejoint le RCAB “parce que le rugby lui manquait”.
Natif de La Tour-du-Pin, le virus du rugby l’a pris à l’âge de 11 ans, à l’école, et ne l’a plus quitté. « Ensuite, j’ai fait partie des sélections départementale puis régionale. Et en cadets 2e année, j’ai rejoint le centre de formation du CA Saint-Etienne. C’est Lionel Grand, l’un des coaches, qui m’avait repéré. »
Il va y poursuivre sa progression avant de s’installer durablement en équipe fanion où il va participer à la montée en Fédérale 2 contre… l’ASSMIDA. Il en garde un souvenir agréable : «La montée s’était jouée en deux matches, on avait perdu à l’aller et gagné au retour. J’avais marqué un essai, le jour de mon anniversaire. » Le CASE va ensuite connaître les péripéties qu’on connaît (dépôt de bilan) et c’est à Givors que le néo-Andrézien va poursuivre son parcours rugbystique, durant deux saisons.

« Un bosseur, un mec fiable qui apporte de la sérénité »

Avec les Tronchet, Renaudier, Petit et autres joueurs d’expérience, Eric Grisel aura un rôle déterminant à jouer dans ce match au sommet. (photo Léana Verrière)

Le voilà aujourd’hui à Andrézieux , à l’initiative de Clément Vidal, qu’il a connu durant sa période stéphanoise. Le coach du RCAB le qualifie de « bosseur, mec fiable qui apporte de la sérénité » et lui a confié le capitanat. Un rôle qu’il prend au sérieux, sans changer sa façon de faire : «  Ce n’est pas vraiment dans ma nature mais beaucoup de jeunes joueurs sont demandeurs, on essaie de leur donner des conseils, de faire passer des messages. C’est un peu comme un prof avec ses élèves. On est plusieurs à le faire : Adrien (Tronchet), Vincent (Renaudier). Ce qui me plaît, c’est que le groupe est sain. Il y a une belle complémentarité entre nous. »
Il s’avoue aussi agréablement surpris par le club dans son ensemble : « C’est un club jeune, ça veut jouer, c’est le rugby que j’aime. Le RCAB est un club qui compte, qui prend du poids au niveau de la région. »
Pour l’installer plus encore, les résultats ont leur importance. La chose n’est pas facile dans une poule qu’il estime « relevée ». « En Fédérale 3, le profil des équipes qui jouent les premiers rôles est toujours le même : très costaud devant, un bon buteur et après ça joue. C’est ce qu’on a subi à Saint-Savin. »
Une défaite qui a provoqué une réaction positive à Aix : « On s’attendait à un match compliqué et ce fut plutôt une bonne surprise. On a été bon en conquête en touche. En revanche, on aurait pu mieux exploiter certains ballons et on a été défaillants au pied. Si tu veux prétendre à quelque chose, il te faut un buteur qui valide tes temps forts. C’est frustrant. Ceci dit, pas sûr que beaucoup d’équipes feront un résultat là-bas. »
L’ASSMIDA y a concédé le partage des points : « Je connais bien cette équipe. C’est très fort sur les fondamentaux et efficace dans la conquête. Ils mettent la main sur le ballon et se nourrissent de tes erreurs.»
Pourtant, le défi ne semble pas effrayer notre interlocuteur qui a de solides dispositions dans l’art du grattage et du plaquage et a par ailleurs inscrit déjà deux essais sous ses nouvelles couleurs: « Je suis plus un joueur défensif qu’offensif. Contre le Rhône sportif, j’ai volé la place du 9! » plaisante t-il. Après le Rhône Sportif et Aix, on parierait pourtant volontiers sur un 3 e essai de notre 3e ligne aile, même si ce n’est pas le jour de son anniversaire…