Fédérale 2: Loïc Fragne, l’expérience au service du collectif

Toujours amoureux du ballon ovale. (photo Léana Verrière)

Il fait partie de ces cadres dont toute équipe a besoin pour passer les moments de turbulence sans qu’il y ait trop de fâcheuses conséquences, et vivre les moments d’euphorie sans oublier les principes fondamentaux qui guident le rugby: l’esprit collectif, le don de soi, le combat.
Du haut de ses 34 ans, l’arrière de l’équipe fanion, qui s’en est allé faire une pige sur l’aile pour les besoins de l’équipe, dimanche dernier face à Rillieux, avait en tête de mettre fin à son beau parcours de rugbyman à la fin de la saison passée, après une pige réussie avec le RCAB.
Sauf que le démon du ballon ovale est encore en lui, qu’un club tout entier souhaitait qu’il reste, et que la perspective d’évoluer dans un stade complètement rénové ont été autant de bonnes raisons de changer d’avis:
” En fin de saison, une fois que le maintien a été acquis, qu’on avait rempli le contrat, je me suis posé la question. Mais j’avais envie de continuer à aider les copains à s’installer en Fédérale 2. Et puis de découvrir les nouvelles installations à la fin des travaux: le terrain, les vestiaires, la salle de musculation. On a vraiment un bel outil. Si j’avais arrêté, j’aurais ressenti une petite amertume, j’aurais eu des regrets.”

Loïc Fragne face à ses anciens partenaires de Saint-Priest lors du troisième match d’affilée à l’extérieur. (photo Léana Verrière)

Pour l’avoir vécu avec le club de Saint-Priest où il a évolué 5 ans, il savait aussi que la seconde saison en Fédérale 2 serait sûrement plus délicate: ” Déjà, il n’y a plus d’effet de surprise. Vous êtes connu de vos adversaires. On en a surpris quelques-uns la saison passée mais désormais, on inspire le respect, personne ne nous prend à la légère. On est plus attendu. Donc, c’est plus difficile. Et ça l’est d’autant plus quand vous commencez la saison par trois déplacements. En plus, dans la poule, il n’y a pas d’équipes à la traîne comme Lons ou Metz la saison passée. Meyzieu et Le Puy sont solides et ça rend les choses plus compliquées.”
D’où la nécessité absolue d’avoir dans ses rangs des gens de métier: ” Notre groupe est jeune dans l’ensemble et j’adore la fougue, l’enthousiasme dont nos jeunes font preuve. On arrive à créer des brèches, à mettre du désordre. Mais si on veut arriver à nos fins, il faut s’appuyer sur les fondamentaux, avoir cet esprit de sacrifice qui te permet de gagner des matches et garder de la lucidité pour aller au bout de nos actions.
Dimanche, on aurait dû gagner plus largement par exemple, avec un peu plus de maîtrise. On doit se dire que chaque point va être important. Que lorsqu’il y a un point de bonus à prendre, il faut aller le chercher. Le gros point positif de ce match, c’est de n’avoir encaissé aucun essai pour la première fois de la saison. Comme tout le monde, j’ai le match de Saint-Claude en travers de la gorge. C’était le seul match que l’on pensait pouvoir gagner dans le premier bloc. On doit retenir la leçon.”
Ce serait préférable de ne plus gâcher lors d’une 2e saison à ce niveau, celle qui demande confirmation de votre potentiel. Pour l’heure, il s’agira ce dimanche après-midi de confirmer un premier succès, en y ajoutant un autre face à Villars-les-Dombes: ” Villars, c’est rugueux, c’est roublard, difficile à manier.”