Laurent Boigne et son collègue entraîneur Sébastien Comte peuvent avoir le sourire. Le groupe qu’ils dirigent vient de démarrer la saison de belle manière en remportant ses deux matches à domicile face aux Vallons de La Tour (24-22) puis au Rhône Sportif (33-10). Et à l’extérieur, les réservistes andréziens ont pris un bonus défensif à Saint-Savin (20-15), équipe qui les devance d’un petit point en tête du classement de leur poule d’Excellence B. Laurent Boigne, responsable des lignes arrière, nous présente un groupe à la fois de qualité et ambitieux.
Vous disposez d’un groupe conséquent. C’est à la fois un avantage et un inconvénient car il vous faut faire des choix chaque week-end ?
On a à notre disposition une quarantaine de joueurs mais il y a toujours des blessures, des indisponibilités qui viennent toucher l’effectif durant la préparation. On en a déjà utilisé une trentaine lors des trois premières rencontres !
On en laisse lors de chaque journée une dizaine sur la touche et c’est compliqué. On fait en sorte d’expliquer nos choix aux gars. ça fait partie de la gestion du groupe.
Sur le premier match, on a récompensé la présence et l’assiduité des joueurs aux entraînements lors de la préparation, puis en intégrant la notion de concurrence et d’émulation indispensable à la progression des joueurs. Chacun doit avoir sa chance et la saisir.
“Lorsqu’un joueur de la B monte à l’étage au-dessus,
c’est une récompense pour lui et pour nous.”
L’autre difficulté, c’est d’avoir un effectif équilibré, de disposer de suffisamment de joueurs dans tous les secteurs de jeu.
Effectivement et ce n’est pas forcément simple. Nous, par exemple, on a beaucoup de trois-quarts ! En revanche, on a un déficit en première ligne parce qu’on a eu une hécatombe de blessés au niveau du groupe senior dans son ensemble. On avait une vingtaine de gars en première ligne. Là, on n’en a plus que dix en raison de blessures ! Il faut faire avec.
D’autant que la priorité est bien sûr donnée à l’équipe fanion.
Il faut s’adapter aux besoins de la Une, c’est clair. La réserve sert entre autres à cela. Vous avez des joueurs qui peuvent redescendre pour avoir un peu plus de temps de jeu, d’autres qui peuvent être appelés parce qu’ils ont réalisé de bonnes prestations avec nous. D’autres pour pallier aux blessures. Lorsqu’un joueur de la B monte à l’étage au-dessus, c’est une récompense pour lui et pour nous. La porte est ouverte et ça motive les garçons. Mais on doit s’adapter en permanence à ce turnover.
“La priorité, c’est l’implication du joueur, son envie.”
Comment fonctionnez-vous justement. Ça implique un dialogue permanent entre les coaches?
Clément (Vidal) et Matthieu (Llari), les coaches de la Une, constituent leur groupe le vendredi à l’entraînement et avec Seb (Comte), on donne le nôtre à l’issue de la séance. Les joueurs savent que certaines places peuvent se gagner lors de ce dernier entraînement. La priorité, c’est l’implication du joueur, son envie.
Votre groupe a bien débuté avec deux succès et une courte défaite à Saint-Savin. Vous êtes deuxièmes au classement. C’est plus qu’encourageant ?
Ce groupe fait preuve de cohésion, d’un bon état d’esprit, d’engagement. Les jeunes arrivés la saison dernière sont désormais bien intégrés. Ils apportent beaucoup: les Gaillard, Bertrand, Soubeyrand etc. Il est dommage que l’on ait perdu Jules (Thorron), blessé au genou. Ça ne nous arrange pas.
Le premier bloc s’est bien passé. On a bien négocié nos deux matches à domicile. En revanche, j’estime qu’on aurait dû s’imposer à Saint-Savin. On en saura un peu plus à l’issue du 2e bloc où on a deux déplacements à Aix-les-Bains et Saint-Marcel. On peut croire à une qualification mais il est trop tôt pour faire des pronostics définitifs. Même si on est ambitieux.
On sent aussi un bon feeling entre les gars du groupe senior dans son ensemble depuis la préparation ?
Les garçons qui jouent en Une nous disent : « Je vais me régaler si je suis amené à aller jouer avec la réserve ! » C’est agréable d’entendre ça. Les gars prennent du plaisir à jouer ensemble. A nous les coaches d’entretenir cette dynamique. On se connaît mieux avec Seb (Comte) et on a le même feeling. Et avec Clément et Matthieu, le dialogue est permanent.