8e de finale du championnat de France : le RCAB est sorti par la grande porte

La preuve que le RCAB n’a rien lâché jusqu’au bout. Baptiste Ramier, au sol, vient d’aplatir dans l’en but. Valentin Camoin (de face) et Thibaut Soubeyrand (à droite) exultent. Cet essai entretient l’espoir… (photo Léana Verrière)

Il y a plusieurs manières de sortir par la grande porte. Le RCAB a choisi de le faire en jouant le mieux possible, en se montrant à la hauteur de son adversaire, en restant fidèle à ses principes et une philosophie de jeu immuable, associant plaisir à prendre et plaisir à donner. Les joueurs managés par l’inamovible duo Clément Vidal-Matthieu Llari ont encore une fois coché toutes les cases, à l’occasion de ce 8e de finale de championnat de France.
Leur opposant du jour, Grenade Sports, a contribué à ce que ce dernier match d’une saison mémorable soit aussi agréable à suivre que la plupart que ceux qu’Adrien Tronchet et ses camarades de jeu nous ont proposés.
De part et d’autre, il y a eu du jeu, des envolées spectaculaires, des essais, du combat, un refus de la défaite et une loyauté qui ont fait plaisir à voir. Dans les gradins, les supporters des deux camps ont été exemplaires de fair-play et ce fut une belle journée de rugby en résumé. Clément Vidal revient sur cet épilogue, avec une pointe de regret mais aussi le sentiment du devoir accompli.

“On s’est tous réconciliés avec l’idée que vivre
une belle après-midi de rugby, c’était possible !”

Perdre après être passé si près d’un succès, c’est plus difficile que d’être battu à plate couture ?

On a fait un chassé-croisé avec Grenade pratiquement tout au long du match, alors perdre de 3 points, évidemment que c’est frustrant. Les deux équipes se valaient au niveau rugby, Grenade a été un peu meilleur dans la gestion de ses temps forts et de ses temps faibles. Ça s’est joué sur des détails. Alors, échouer si près, c’est dur à avaler mais on est tombé les armes à la main. C’est mieux que de prendre une correction !
On a montré un beau visage et que notre place à ce niveau de la compétition n’était pas usurpée ou le fruit du hasard. Perdre de peu face à une belle équipe, avec des gars qui vous félicitent de votre prestation et reconnaissent que vous leur avez posé pas mal de problèmes, c’est plutôt réconfortant.
Jouer sur terrain neutre, le fait que les deux clubs, quoi qu’il arrive, avaient réussi leur saison avant ce match, tout cela a créé un contexte et un environnement différents des matches précédents en phases finales. Joueurs, staff, supporters, on s’est tous réconciliés avec l’idée que vivre une belle après-midi de rugby, c’était possible !

Vous avez revu le match en vidéo. Conclusions ?

Ça se joue à pas grand-chose, comme je l’ai dit. En début de seconde mi-temps, on commet de petits erreurs anecdotiques qui ont de lourdes conséquences face à ce genre d’adversaire mais j’ai vu aussi plein de bonnes choses offensivement comme défensivement.
On est resté dans notre ADN. On est capables de marquer des essais et d’en encaisser. On s’est rassuré sur le fait que les gars savaient bien défendre. Quand on a été bons sur les premières plaquages, on leur a tenu la dragée haute, sinon après, c’était difficile de les arrêter. Leur jeu était bien huilé, on ne les a jamais sentis inquiets sauf à la fin du match. On n’a pas failli au niveau de l’état d’esprit une nouvelle fois. Ce fut un très joli match sur ce plan là aussi. Les deux équipes ont pris du plaisir.
Ce match, je vais le garder en vidéo et le montrer aux gars à la rentrée car il montre à quel point il a été fidèle à ce qu’on a proposé tout au long de la saison.

Fait rare, l’arbitre et des supporters adverses ont complimenté votre équipe sur les réseaux sociaux.

Le rugby est sorti grandi de ce match. Après la rencontre, l’arbitre nous a félicités pour notre prestation et notre mentalité mais aussi le directeur du match, les gens d’Argentat, nos supporters bien sûr et nos adversaires. Après le match aller contre Couches, à Baudras, cela avait déjà été le cas. C’est le genre de compliments qui vous confortent dans votre philosophie de jeu.
On est content de sortir par la grande porte, ça atténue un peu la déception. On dit bonne chance à nos adversaires. On va suivre leur parcours. Personnellement, j’ai retrouvé à travers ce match le rugby du Sud Ouest que j’ai connu à une époque. Où l’on pense à jouer, à prendre du plaisir…

Jean-Marie Pandraud a été serré de près par ses adversaires mais cela ne l’a pas empêché de tenir le coup jusqu’au bout malgré une cheville douloureuse (photo Léana Verrière)